1. Origines OERA

L’électronique organique, à la différence de l’électronique traditionnelle, utilise des matériaux semi-conducteurs dont la formulation est basée sur la chimie du carbone. Ce sont les propriétés qui résultent des interactions entre un ensemble des molécules qui sont utilisées dans les applications de l’électronique organique.

Le domaine de l’électronique organique est né en 1977 suite à la découverte d’Alan Heeger, Alan MacDiarmid et Hideki Shirakawa qui ont relevé qu’un polymère pouvait avoir des propriétés de conduction identiques à celles d’un métal. Presque 40 ans plus tard, ces nouveaux matériaux π-conjugues ont été amenés à une maturité qui leur permet aujourd’hui de concurrencer les semi-conducteurs et les métaux traditionnels en terme de propriétés optoélectroniques. Les recherches multidisciplinaires dans ce domaine de l’électronique organique ont notamment permis de fabriquer des dispositifs optoélectroniques, comme les OLEDs, qui sont maintenant commercialisés. Dans le cas des cellules solaires organiques, des rendements élevés, autour de 16%, ont été démontrés récemment permettant le démarrage de production de panneaux solaires commerciaux depuis peu par des sociétés comme ARMOR (France) ou HELIATEK (Allemagne).

(LPICM-Orgatech)

Contrairement aux matériaux inorganiques traditionnels, les matériaux organiques présentent de nouvelles propriétés uniques de par la structure chimique des (macro)molécules utilisées. Ces  propriétés conduisent à de nouveaux domaines d’applications jusqu’à présent inaccessibles. Par exemple, chaque semi-conducteur organique peut être conçu avec des propriétés (électro)chimiques (solubilité, mouillabilité, etc…) mécaniques, morphologiques, optoélectroniques uniques. Cela ouvre de nouveaux champs d’applications vers la biologie, la médecine et entraine la pluridisciplinarité du domaine de l’électronique organique. Pour que le domaine de l’électronique organique de cette nouvelle « Era » (OERA) puisse émerger, la combinaison du savoir-faire des chercheurs en biologie, chimie, physique du solide et des surfaces, engineering, modélisation, intégration et développement des dispositifs sont indispensables.